Je vois, je vois, je vois...
Je les vois un à un qui entrent sur la piste
Les diables et les malins, le sourire en champagne
C’est parade ! Ça défile en artiste
Les peintres en subvention et les agents qui gagnent
Le sculpteur de rond point qui leur tourne le dos
Les idées bien carrés sous la coupe sauvage
Et le contorsionniste d’accord avec tout l’monde
Qui se fait tout petit et entre dans sa cage
Je vois, je vois, je vois...
Que Monsieur Déloyale s’affiche à la haute forme
Du meneur de revue, magicien à la pige
C’est voltige... Des jongleurs de stylos
Qui d’une main encensent et de l’autre fustigent
Ils dressent le chapiteau des phrases assassines
Qui claquent en coups de fouets entre deux canapés
C’est coktaïl... Où je veux faire partie
Des quelques indomptés qui cherchent la sortie
Ce soir, c’est cirque en ville...
Cirque (aube sessions .3)
Restaurant vide
Tout est désert
Le vent s'engouffre
Le sable
Et puis l'enseigne
De travers
Rouillé le siège
La table
La mer se joue
De gris, de vert
Comme à l'affût
D'une éclaircie
Et je me sens
Pareil à elle
Après l'orage
J'écris d'ici
Comme sur les photos floues qu'on avait mises sous verre
J'attends nos ombres unies sous le soleil d'hiver
soleil d’hiver (aube sessions .3)
Quand nos coupables démissions
Collent à nos corps mouillés de sueurs
Quand les essences se mélangent aux interdits
Nous gouttons aux douceurs amères
D’une pluie de plaisirs secrets
S’imprègne alors jusque dans nos cheveux
Comme un parfum de scandale
Parfum de scandale (aube sessions .3)
Et tu m’invites au bal dans ce jardin étrange
De lenteurs végétales auxquelles je me mélange
J’accroche à tes chevilles un amour nonchalant
Tes essences de fille me font rosier grimpant
la main verte (album : aube sessions 02)
Dans la rue le dimanche
Les voitures le dimanche
Se réjouissent le dimanche
D’une journée sans pervenche
Le temps coule au dimanche
S’alanguit au dimanche
Nous sourit le dimanche
Prend comme une revanche
Une partie en dix manches
Qui se joue le dimanche
Au bistrot du dimanche
Où danse la fumée blanche
Ai-je oublié quelque chose ?
dimanche (album : aube sessions 02)
Magouilleur enfant de la balle
A l’hérédité barboteuse
Ou bien formé sur le tard
Par vengeance, besoin ou goût
Délinquant à la petite semaine
En mal de grand banditisme
Trinquant avec politicars
Dans une forte odeur d’égouts
Au chapitre des faux semblants
Il n’y a pas de quoi être fier
Je ne leur jetterai pas la pierre
Moi qui ne suis pas toujours blanc
faux semblants (album : aube sessions 02)
La Femme-Locomotive en marche devant moi
Sort mes transports du commun de ses mouvements adroits
Les yeux rivés sur sa ligne qui m'a ferré sans voix
Moi, j'imagine en silence des voyages entre deux draps
la femme locomotive (album : aube sessions 01)
Je suis un architexte d'intérieur
J'écoute aux portes des coeurs ouverts
Traquant la faille où le non-dit
se réfugie à mots couverts
Comme un guetteur en embuscade
Je me délecte à votre insu
Des confidences qui font de moi
Un constructeur d'inaperçus
poétiquement correct (album : aube sessions 01)
ll y a des vraies ou des fausses blondes
Des polissonnes petites et rondes
Des folles crieuses et des mordeuses
Des amoureuses
Y'a des "pros", des collectionneuses
Dressant des listes vertigineuses
Aux positions acrobatiques
Qu'on gomme à la neige carbonique
ma collec (album : aube sessions 01)
Cest pas poli: d'passer son temps les doigts dans l'nez à la terrasse sous les
u.v
D'rester au lit toute la journée pour réfléchir à rien trouver
De se retourner dans la rue sur les obus d'une inconnue
Et d'aller lui d'mander comme ça si c'est des collants ou des bas?
considérations distinguées (album : totem)
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